La Gazette N° 6
Avril 2022 – Réunion #468
La journée ensoleillée du 30 avril, organisé par notre président André Cointreau et son épouse Hedwige, fut un grand succès. Limité en nombre en raison des visites et de la place au restaurant, le quota fut tout de suite atteint avec 75 participants. L’atelier d’orfèvrerie, en premier, attira un grand intérêt de nos membres.
Visite de l’atelier d’orfèvrerie d’art Chevillard, à Avrillé
Cet atelier fut fondé en 1850. Paul Chevillard, l’un de ses artisans le rachète au fondateur en 1920. Il a été repris par deux frères, Bernard et Antoine, les arrière-petits-fils du fondateur en 2020. Sa spécialité : La restauration et la fabrication d’objets en métaux nobles, le bronze et le laiton. Bernard, qui nous fait l’honneur de nous recevoir, nous a transmis sa passion pour ce beau métier.

L’atelier porte le label d’État « Entreprise du Patrimoine Vivant » décerné à ceux qui détiennent un savoir-faire remarquable et qui garantissent une qualité exceptionnelle des réalisations.
Bernard Chevillard nous expose d’abord l’enjeu actuel de remplacer les départs à la retraite et la conservation des savoir-faire centenaires et de ses secrets. Son principal critère de recrutement : Avoir les yeux qui brillent lors de la première visite d’atelier. Tout le reste peut s’acquérir.
Pour travailler ces métaux, il faut des outillages anciens. Bernard, passionné de mécanique automobile, restaure lui-même certaines de ces machines. Par contre, cela pose des enjeux d’ergonomie et de sécurité, d’où une très grande attention à l’utilisation : pas question de se mettre au poste de travail si on a fait la bringue la veille !

Bernard nous parle de certaines réalisations. Une grille pour la mosquée d’Istanbul, un grand chandelier d’église, des poignées de seau à champagne en cristal, une urne funéraire de la fonderie Barbedienne. Les grandes marques de luxe comme Hermès, Baccarat, Puiforcat, sont des clients réguliers. Les églises qui regorgent de trésors à restaurer, la plupart en associant les fidèles dans le financement participatif, font aussi appel à eux.



Déjeuner chez Gupta, dans l’ancien hôtel particulier des Soulez-Larivière.
Ce nouveau restaurant sert une bonne cuisine européenne (malgré son nom Indien) dans ce très bel endroit. Le service est impeccable et rapide.

Ce fut l’occasion pour le DVA d’inaugurer la notation des vins. Chaque participant put donner son appréciation des trois vins servis. Le palmarès est publié sur le site ici.
Visite spéciale du château d’Angers.
Comment faire descendre cet excellent repas ? Rien de mieux qu’une visite exclusive dans le Château d’Angers. Son administrateur, Hervé Yannou, nous donna accès à certaines parties normalement fermées au public.

Pour commencer nous traversâmes la galerie des tapisseries de l’Apocalypse qu’on put apercevoir en vitesse, avant d’accéder, par une porte dérobée à la chapelle Saint Laud (ou ce qu’il en reste). Elle date des Plantagenêt. Eh oui, j’avais oublié qu’au XIIème siècle Angers était le centre de l’Empire Plantagenêt (les anglais l’appellent « Angevin Empire »), qui allait de l’Ecosse aux Pyrénées, sous la houlette de Henri II, roi d’Angleterre, duc de Normandie, Comte d’Anjou, Comte de Poitou et duc d’Aquitaine.
La dernière occupante princière du Château d’Angers fut la mère de François 1ier, Louise de Savoie. Son fils lui préférait d’autres demeures et le Château d’Angers ne garda alors qu’une vocation de place forte militaire. Notre visite se poursuivit par un ensemble de pièces moyenâgeuses et voutées qui ont notamment servi de prison.
Pendant les guerres de religion, on y trouva de nombreux prisonniers protestants. Les guerres de Vendée ont tristement alimenté les lieux. La guerre d’indépendance des États-Unis permit l’arrivée de nombreux marins anglais faits prisonniers sur les côtes américaines. Ce sont eux qui ont construit les planchers en s’inspirant de leurs bateaux.
Nous passâmes ensuite dans la partie réservée aux fous (on les enfermait comme les repris de justice avant le Dr Philippe Pinel). J’ai bien aimé la salle des « femmes hystériques » ; quelques-unes de nos épouses se sont amusées d’y jouer ce rôle, avant qu’on ne referme les grilles.

La visite se termine par la montée de « l’escalier inutile » construit par l’un des ducs d’Anjou, uniquement pour voir la vue sur la Maine et la ville d’Angers.
Nous remercions vivement notre président pour cette brillante journée.
Emmanuel de Cazotte
