La Gazette N° 3

Août 2021 – Réunion #465

L’accueil du DVA par le Père Chevalier et sa « classe »

Béhuard le 27 août 2021

Pour ceux qui ne connaissaient pas le petit village et l’île de Béhuard, cette journée du DVA, avec nos épouses, fut une révélation. Situé en face de Savennières sur la rive de la Loire, très large à cet endroit, Béhuard est un lieu saint depuis l’antiquité. Ne manquez pas de le visiter ou d’y venir en pèlerinage !

Notre président et animateur, François Chaillou, nous avait concocté un programme en feu d’artifice.

Dans l’émouvante petite église, le Père Bertrand Chevalier, recteur de Béhuard, nous accueillit chaleureusement. Puis le Général Jean-François Delochre nous raconta l’histoire du lieu, inscrit dans la grande Histoire de la chrétienté. En effet, un rocher proéminent et unique y était révéré depuis l’Antiquité. D’abord voué à une déesse-mère gauloise, Béhuard a été évangélisé au Ve siècle et doit sa renommée à la Vierge protectrice des mariniers et des voyageurs. Elle a été instaurée en l’an 431 par Saint Maurille, évêque d’Angers, c’est-à-dire au tout début de l’ère chrétienne de l’Empire Romain. C’était au moment du concile d’Ephèse quand Marie a été définie comme mère de Dieu. En 1469, Louis XI fait construire l’église qu’on voit aujourd’hui, adossée à l’ancien rocher, pour remercier d’avoir été sauvé d’une noyade sur le fleuve. Plus récemment en 1929, le Pape Pie XI vient y célébrer le couronnement de la Vierge. De nos jours, à l’Assomption, des milliers de pèlerins se retrouvent à l’occasion d’une grande cérémonie.

Chasuble liturgique -XVIème siècle- Trésor de Béhuard

Les vitraux et les décorations de l’église rappellent sa riche histoire. On y voit sur un vitrail du XVème l’un des Donateurs, présenté par Saint Jean-Baptiste. De curieuses chaines de prisonniers pendent au mur : elles appartenaient à de valeureux galériens du XVIIIème siècle, esclaves capturés par les pirates Algérois, qui une fois libérés les ont légués en ex-voto. La Vierge Couronnée est en restauration. Bien que munie d’un bijou antique elle fut épargnée par les guerres, les révolutionnaires et les cambrioleurs, peut-être par miracle ou parce que couverte de suie. On a découvert très récemment qu’elle date de l’époque de la fondation et peut-être donnée par Louis XI lui-même.

Ensuite, Madame Anna Leicher, Conservatrice du patrimoine de Maine-et-Loire, donna une conférence sur les ornements liturgique du Trésor de Béhuard qui datent du couronnement de 1923. Quelques photos rendent à peine la splendeur des tissages de soie réalisés à Lyon par Victor Perret & Cie, un fameux chasublier, et des remarquables broderies dites « peinture à l’aiguille » en fils précieux réalisées par les Clarisses de Mazamet.

Pour terminer la matinée, contrastant avec ces anciennes chasubles, chapes et autres étoles, la sympathique Poppy, de la maison « Gilles et Poppy » nous présenta de belles robes de cérémonie contemporaines et sa création pour parer la Vierge de Béhuard.

Les grèves de Loire devant la Croisette

Le déjeuner au bord de la plage sur la Loire à « La Croisette », sorte de guinguette très agréable, à l’abri d’une grande tonnelle, nous permis de déguster un plat de lamelles d’encornets poêlées avec sa polenta noire et ses patates douces – je m’en souviens encore – suivi d’un dessert au chocolat et framboise, excellent. Amaury de Condé et Gaétan Wehry nous proposèrent à l’apéritif un blanc pétillant « Mezrhin » du domaine Nicolas Suteau qui vient de la région Nantaise (une petite incartade aux usages des Diners du Vin d’Anjou), suivi d’un excellent Saumur du Domaine de la Paleine.

Au cours du repas, nous eûmes le plaisir d’entendre les intronisations de nos impétrants estivaux : François Duffié de Tassigny, Stéphane de Navacelle et Louis de Pimodan

Mais cette journée époustouflante n’était pas terminée. Pas question de se reposer sous un arbre ou à la plage ! La cloche sonna l’heure de la « Dictée du Vin d’Anjou ». Chacun reçut la casquette siglée du « collège du D.V.A. », et fut appelé à rejoindre son banc. C’est en effet, dans une vraie salle de classe que nous fumes accueillis par de jeunes élèves en costume des années trente – béret, pèlerine, sarrau et sabots. Le Père Chevalier, en maître d’école, cloche et baguette en mains, nous fit en personne passer l’épreuve imaginée par l’inspecteur Chaillou.

La salle de classe

Assis à nos tables, devant notre feuille à carreaux, suçant nos stylos, nous nous sommes soumis, dociles, à l’impitoyable exercice sous l’autorité de Sylvie Herbinet. Le féroce auteur dégota des mots rares, abusa des participes passés et joua avec les « y ». Y en a-t-il un dans « hubris », où se trouve-t-il dans « amphitryon » et dans « botrytis » ? La correction fut sévère. Le premier de classe, Hervé Tribot La Spière, eut quand même cinq fautes, à une courte tête des deux autres lauréats, Corinne Duffié de Tassigny et Guy  de Chauliac. Heureusement, la règle voulut que les participants se corrigent eux-mêmes, évitant l’embarras pour beaucoup d’entre nous. Une remise de médailles aux trois meilleurs eut lieu dans le brouhaha des membres du DVA et leurs épouses, qui, étant arrivés le matin dignes et endimanchés, se retrouvèrent soudainement transformés en véritables potaches.

La réception à la Franchaie clôtura enfin cette journée mémorable. François & Véronique Chaillou nous reçurent dans la tradition. Tard dans la nuit, les invités s’attardèrent en dégustant le chenin du domaine sur fond de jazz du trio de Marielle Dechaume.

Cocktail et jazz à la Franchaie

Merci aux organisateurs de cette riche journée et ce réjouissant retour à nos enfances. Vous pouvez en consulter le reportage photo sur le lien

https://photos.app.goo.gl/C68vNyAdioYq3Bur6

Nous reviendrons à Béhuard !

Emmanuel de Cazotte